L'histoire du grand prieuré de Toulouse
L'histoire de Pibrac passe par son administration par l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Aussi l'Histoire du Grand prieuré de Toulouse nous apporte des éléments intéressants
Les Hospitaliers:
L'odre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem(3) aurait dû son origine à des marchands d'Amalfi, qui obtinrent vers le milieu du XI°siècle, dans l'enceinte de Jérusalem, une concession de terrain, où ils élevèrent un établissement destiné à soulager et à recueillir les pélerins s'acheminant vers les Saints Lieux et exposés à toutes sortes d'épreuves et de mauvais traitements
Mais les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédaient déjà plusieurs domaines dans le midi longtemps avant la fondation du XI° siècle, et par conséquent la fondation de l'Ordre est antérieure à Gérard et à la première croisade
De l'ordre de Saint-Jean se détacha après sa naissance un rameau plus militaire, qui devait ensuite rivaliser avec lui : les Templiers, chevaliers revêtus de leurs longues robes blanches avec une croix rouge, apportant de riches et importantes donations.
Le comté de Toulouse fut le pays où l'Odre de Saint-Jean trouva le plus bienveillant accueil ; les Templiers étaient prépondérants dans l'agenais
Les domaines que les hospitaliers reçurent dans le principe , furent organisés en commanderies, confiées pour un temps plus ou moins long à des religieux de l'Ordre, qui étaient chargés d'en surveiller l'adlministration et d'en faire passer une partie des revenus au trésor commun
8 Janvier 1261: donation par Gui de las Tours, chevalier, et dame Mabriane, sa femme, fille de Guillaume Gameville, « de leurs corps, de leurs âmes », de tous les biens qu'ils possèdent dans la ville ou les environs, à Cugnaux, à Léguevin, à Pibrac, de leur forteresse de Gameville, de leur fief de Saint-Etienne de Verfeil, avec leurs hommes, leurs femmes et tous ls droits qui y étaient attachés
9 Janvier de l'année 1216 , le seigneur Arnaud Raymond, léguait par son testament à l'Odre de l'Hôpital toutes ses possessions situées à Pibrac et dans les contrées voisines, Cette donation fut même assez considérable pour obliger les Hospitaliers à créer dans Pibrac un établissement destiné à la surveillance et à l'exploitation de leurs nouveaux domaines. Nous voyons en effet Raymond de Pibrac et dame Vierne, sa soeur, inféoder, en 1241, à Guillaume de Barèges prieur de Saint-Jean de Toulouse, un emplacement dans l'intérieur de la ville pour y construire une maison
En 1539, des difficultés étant survenues au sujet des limites du territoire de Léguevin et de celui de Pibrac qui dépendait de la maison de Toulouse, le Grand Prieur, Pierre de Grasse, et le commandeur, Philippe du Broc, conclurent un arrangement par lequel le premier cédait au second Fonsorbes, en échange de Léguevin qui devint ainsi membre de la Chambre Prieurale de Toulouse. Cette mutation fut confirmée par une bulle du Grand-Maître, Jean de Homedè ( 11 Septembre 1540 )
La commanderie de Léguevin était fort ancienne et remontait,tout au moins au commencement du XIII°siècle. L'hôpital de Léguevin prenait de jour en jour une plus grande importance,ce qui fit naturellement germer dans l'esprit de ses précepteurs le projet d'en profiter pour remplacer leur ancienne ville peu habitée, et sans doute dépourvue de fortifications, pour une belle bastide entourée de solides murailles....
1128: Dans la partie nord du territoire de Pibrac s'étendait l'alleu de Cornebarrieu ( « allodium de Cornebarrillio » ), au centre duquel s'élevait une église et un village que les anciens actes désignent sous le nom de « Saint-Clément de Cassarac » et qui prirent ensuite dans la dénomination du fief où ils se trouvaient situés. Au mois de décembre de l'année 1128, Pierre de Pibrac donna à l'hôpital, à frère Raymond de Laignac, hospitalier, sa portion du dîmaire de l'église de Saint Clément de Cassarac, en se réservant la seigneurie; ceci se passait en présence d'Hugues de Pomarède, d'Esquat d'Iscio, et de ses fils Raymond et Roger. Un des descendants de ce même seigneur, Pierre Raymond de Pibrac, compléta cette donation par la cession des droits qu'il possédait sur ce territoire ( 1180 )
A côté des motifs de piété et de dévouement, nous découvrons chez le chevalier du XVII°siècle un sentiment plus humain, que nous ne rencontrons pas dans les donations primitives; c'est la préoccupation de l'avenir de sa race; c'est le désir de travailler à sa prospérité, Citons un extrait de la chartre de la commanderie de Plagnes:
« Le 18 Septembre 1685, dans l'hôtel Prieural de Toulouse, messire François-Paul de Béon de Masses-Cazeaux, Commandeur de la Capelle-Liuron, du Temple de Bordeaux et Grand-Prieur de Toulouse, en reconnaissance de la grâce que Dieu lui a faicte de se trouver un des plus anciens religieux de son ordre dans toute la chrétienté et d'être parvenu pour le jourd'huy à la 74° année de sa réception dans cette saincte et sacrée religion militante, où il a rendu ses services tant en mer que en terre avec le plus grand zèle qu'il lui a été possible dans tous les emplois dont il a été honoré et désirant que ceux de sa maison ayant l'honneur de se perpétuer dans ledit ordre, tandis qu'il y en aura de sa race qui en seront dignes et capables et qu'ils puissent plus commodément s'attacher à y continuer le même service au temps à venir, fonde la commanderie Jus patronat de Plagnes tant pour lui que pour tous ceux qui sont à présent reçus et qui pourront l'être à l'advenir, descendant noblement et légitimement de nom, armes et extraction de la maison de Béon... »
La commanderie ainsi formée se composait:
« 1°de la terre et seigneurie de Plagnes, achetées par le Grand-Prieur à dame Anne de Plagnes, veuve de Guy Dufaur, comte de Pibrac et à Michel de Pibrac son fils; 2° de la métairie du Capitaine acquise de François de Saint-Jean, baron de Fussac-Massaguel; 3° d'une terre achetée à Louise de Nobles veuve Pierre d'Auberjon, seigneur de Chevalinière; 4° de la rente d'un capital de 1800 livres placé sur la communauté de la ville d'Arles; 5° d'une maison que le grand-Prieur possédait dans la Cité-Valette à Malte »...
(3) Ordre de Malte-Histoire du Grand-Prieuré de Toulouse par M.A.DU BOURG (1883)(680p)