Cloches de l'église

 

 

 

Les premières références aux cloches de Pibrac, sont dans le livre de l'Histoire de la communauté de Pibrac, par Anatole du Faur, Comte de Pibrac (1)

1589 26 février

...Il est question d'un vol considérable de bétail commis le 26 février 1589, par un certain nombre de soldats de Lasserre, conduits par le capitaine BROQUIèRE, et au préjudice des sieurs SALLES, MIGNON, et DUCHASTEAU, habitants de Pibrace et bons catholiques.Il est dit dans l'acte que les soldats ayant au préalable "rompu et brisés les portes des metteyries avec grands cris et hurlements dont le bruit d'advertissement en survint dans le fort ou la garde se faict ordinairement tellement que cuidant estre les ennemis de la loi de Dieu( les huguenots) et de sa sainte Eglise, aurait donné l'alarme par tout le village avec le son de la cloche et tiré plusieurs arquebuzades, de façon que tout le peuple en feust très grandement esfrayé et escandalisé; cuidant les ennemis estre dans le village pour piller, tuer , brûler et saccager ce qu'ils ont par trop fait sy devant. Lequel bestaille ainsi prins et saisi les conduirent et admenèrent dans le lieu de Lasserre où ils sont encore détenus"

Une autre mention de cloches à Pibrac est faite le 2 Septembre 1603, lorsque Ferdinand Alvarus, doyen de l'Isle Jourdain, envoyé par le cardinal JOYEUSE, archevêque de Toulouse, procéda à la visite de Pibrac. Son rapport fait, l'Archevêque ordonna:

..."Le curé aura soin de faire prêcher la parole de Dieu au peuple toutes les bonnes fêtes et quelques dimanches de Carême, le plus souvent qu'il pourra, et enseignera la doctrine chrétienne, le même jour, à une heure après-midi. Pour appeler le peuple, on fera sonner une cloche tout expressément"....

Le 11 Mars1680, les commissaires visiteurs ( des Chevaliers de Saint Jean) vinrent à Pibrac:

...Suit maintenant la description du clocher que l'on voit en pinacle, fort grand, bâti sur la muraille du fond. Il y a 5 ouvertures et quatre belles cloches; on y monte par un petit degré de briques, bâti dans une tour qui communique avec l'église (2). Cette disposition est signalée comme dangereuse pour la garde de l'église contre les voleurs, et on conseille de fermer la petite tribune par où l'on pourrait s'introduire...."

Dans la tour ronde, avec un escalier à vis, menant aux cloches, se trouve cette communication avec l'église, rebouchée et encore visible de nos jours.

1680...(visite du Frère Hospitalier toujours:)...De là ils se rendent au clocher, avec Antoine Marest, le consul...et autres personnes qui font remarquer le mauvais état de l'escalier qui conduit au clocher. Ils disent que par mauvais temps, la pluie pénètre par l'ouverture où sont les cloches , sur la toiture du fond de l'église quelle endommage avec le plancher. Les paroissiens , en conséquence, d'après le prieur, doivent faire les réparations au clocher...

1694...les commissaires vont au cimetière fermé de parois...La réception se fait à l'eglise, suivant les formalités habituelles, au son des cloches, parArmand GALTIER, vicaire perpétuel, assité par Pierre GALTIER , son secondaire...

1696...bail qui existe dans le fonds des notaires, celui de la fonte de la grande cloche de Pibrac, qui a malheureusement disparu

Le bail, daté de 1696, le 10 Juillet, a été consenti au lieu de Pibrac, viguerie, diocèse et sénéchaussée de Toulouse, dans l'étude de BARRES, notaire, par les consuls modernes; avec Etienne JOLY et Pierre-Julien ARQUIER, fondeur à Toulouse, pour fondre la grande cloche laquelle est rompue depuis trois ans, à la condition de faire tous les frais de main-d'oeuvre et fournitures.Il conviennent que , s'il faut rajouter du métal au-dessus de 20 livres, les consuls devront payer 12 sols par livre.

Les entrepreneurs s'engagent à descendre et à remonter la cloche prête à sonner. De plus, ils seront tenus de faire l'écriture des lettres et images qui leur seront indiqués. Le tout pour la somme de 66 livres, sur laquelle les consuls ont avancé 33 livres.

Ils promettent enfin, de demeurer dans la communauté pendant un an, à commencer du jour où la cloche sera montée au clocher, dans le cas où elle viendrait à se rompre ou se gâter par leur faute

L'acte est passé en présence de M.Michel du FAUR, seigneur Comte de Pibrac et autres places; sieurs Antoine RASSE et François DUCELLIER, garde des eaux et forêts, habitants de Pibrac, qui ont signé avec les entrepreneurs pour les consuls, qui déclarent ne pas savoir écrire.

Le 22 Juillet suivant, les consul donnent quittance, par un acte reçu par le notaire BARRES, aux fondeurs pour leur travail, et ceux-ci, le 29 décembre, tiennent quittes les consuls de la somme de 33 livres pour le prix de la refonte de la cloche, et d'une autre somme de 3 livres 12 sols pour celle des (grenouilhes)

Ainsi se termine cette opération qui a dû être très solennelle dans Pibrac, puisque Michel du FAUR , seigneur du lieu, avait jugé convenable d'y assister avec tous les consuls.

1704 Fin de la reconstruction de l'église, tombée en ruine

1724...Les Frères Visiteurs, accompagnés du sieur Palu MARCORELLE et de leur secrétaire, se rendirent à Pibrac avec leurs équipages et furent reçus par M.COR, vicaire perpétuel, à côté de son secondaire, suivant l'usage accoutumé, au son des cloches, avec le concours de tous les paroissiens...Le clocher est bâti en pinacle.Il y a une girouette au haut de chaque côté, avec une tour demi carrée et l'autre ronde, dans laquelle il y a un degré pour monter au clocher. Elles ont aussi une girouette chacune, et au milieu quatre cloches, dont deux fort grandes et deux modernes qui appartiennent à la communauté...

1791, 2 Septembre:...pétition envoyée par la municipalité de Pibrac, à la suite de la délibération du conseil Général, le 2 septembre 1791. Ces deux assemblées exposent que la cloche de leur église paroissiale est fêlée (3) et qu'ils n'ont pas d'autres moyens d'appeler les habitants, soit pour l'assistance aux offices divins, soit pour se rallier en cas d'attaque ou de trouble. Elles demandent qu'il leur soit permis d'échanger cette cloche contre une de celles dont la nation ordonne la fonte, offrant de payer le prix de ce que pourra valoir l'excédent de cette dernière en cas qu'elle pèse plus que la cloche cassée. Cette demande fut accueillie favorablement par le Directoire.

Il est fort probable que la cloche reçue à ce moment-là fut une cloche de Toulouse, en bronze, fondue en 1752 pour l'Ordre des Tierçaires, dont l'établissement était rue Pargaminières, en face du réfectoire des Jacobains ( voir description plus bas)

1739 (1)(4) C'est aussi dans ce même registre que se trouve un fait dont les tristes conséquences ont du frapper vivement les habitants. Pendant un orage qui éclata le 22 juillet 1739, trois hommes furent tués au même instant, par la foudre, à Pibrac:

le premier, nommé BéGUé, âgé de 18ans, fut frappé dans le clocher pendant qu'il sonnait les cloches; le second, nommé BARRES, âgé de 30 ans, perruquier à Toulouse, fut atteint sur la porte du cimetière et le troisième, nommé Bernard GUITARD, âgé de 60 ans, tomba mort à la porte du côté du fort. Tous les trois furent ensevelis par PONS, vicaire, qui a signé l'acte de décès.

On peut se demander ce que faisaient là ces 3 hommes, en plein orage..., notamment le sonneur de cloches pendant que l'orage grondait en plein mois de Juillet 1739

L'explication est écrite sur la cloche "1752" elle-même, inscriptions "fondues dans la masse", qui décrivaient les fonctions que pouvaient avoir une cloche à cette époque:"populum voco, monachos convoco, fulgura pello", "j'appelle le peuple, je convoque les moines, j'éloigne les orages" ( que l'on peut aussi traduire par "j'éloigne la foudre ")

"POPULUM UOCO", j'appelle le peuple
(M)ONACHO CONVO(CO), je convoque les moines
(CONV)OCO FULGUR(A PELLO), ... j'éloigne la foudre

 

Le nommé BéGUé sonna donc les cloches pour éloigner l'orage ou la foudre quand il fut foudroyé...!!! On imagine aussi lors des orages, toutes les cloches des villages qui devaient sonner en même temps à tue-tête pendant que l'orage grondait, et l'atmosphère que cela devait donner! Lors d'une visite des commissaires ( des Frères Hospitaliers), on mentionnait qu'il n'y avait pas de croyances particulières ici, à Pibrac...

Rappelons que le paratonnerre est un dispositif qui ne sera inventé qu'en 1752 ( même année que la fonte de notre cloche!) par Benjamin Franklin. Il était conçu à l'origine afin d'« écouler à la terre le fluide électrique contenu dans le nuage orageux et ainsi empêcher la foudre de tomber ».

Petit clin d'oeil sur la foudre au dessus de Pibrac (08/08/2014).On reconnait l'église Sainte Marie Madeleine à Gauche, le château d'eau au milieu, la Basilique à droite)

(Photos Stéphane Bonneel)

Le document ci-dessous, daté au crayon, du 13 Mai 1967, étudie cette grande cloche de 1752, en bas à Gauche de notre clocher. ( Merci Jean-Louis(5) pour ces documents rares)

 
 
 
Arrière de cette cloche avec les 7 écussons  
 
Côté Gauche
Côté Droit
 
 

Moncassin

 

 

 

Non représenté sur les balcons du Capitole de Toulouse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecusson PRATVIEL cloche de Pibrac

 

 

Ecusson PRATVIEL balcon du Capitole

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecusson LABONNE cloche de Pibrac

 

 

Ecusson LABONNE balcon du Capitole

 

 

 

 

 

 

 

 

Armoiries de Toulouse cloche de Pibrac

 

Armoiries de Toulouse sur le Capitole

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecusson BORREL cloche de Pibrac

 

Ecuson BORREL balcon du Capitole

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecusson LA VIGUERIE cloche de Pibrac

 

Ecusson LA VIGUERIE balcon du Capitole

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecusson AMBLARD cloche de Pibrac

 

 

 

Ecusson EMBLARD balcon du Capitole

A noter qu'au Capitole, seule est représentée la partie en bas à droite de l'écusson de la cloche

 

 

 
   
 
 
 
( voir détail des balcons ci-dessus )  
 
 
 
 
 

 

Ci dessous, on peut voir le détail de cette cloche "1752":

   

 

Le document ci dessous (5), qui résume l'histoire de la cloche de 1752, apporte aussi des informations sur les autres cloches

Sur cette gravure de 1854 (5) figurent bien 3 petites cloches d'en haut; à noter une petite toiture couvrant le chemin du guetteur (entre l'échauguette et la tour ronde) et les 2 grosses cloches d'en bas que l'on ne peut voir

Gravure réalisée entre le 7Mai et le 15 Juin 1854, lors de la béatification de Germaine Cousin Figurent ces annotations sur cette même gravure:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette photo (6) de 1867 au moment de la canonisation de Sainte Germaine, montre qu'il manque quelques cloches au clocher...En haut au 2° étage à droite, il y a la cloche de 1826. Les cloches manquantes, viendront en 1888

Photos de la cloche "1888"

   

 

 

 

     
 

Vue d'arrière

 

 

cloche du haut, vue d'arrière

 

 

cloche du haut, vue d'arrière

 

 

 
   

Cloche avec son gond, à l'arrière du clocher

 

 

 

et le mécanisme électrique pour faire sonner les cloches arrières

( le gond n'est plus nécessaire! )

 

   
Ci-dessous, les mécanismes qu'actionnait le carrillonneur, dont il manque quelques pièces et tous les raccords aux cloches ( fils de fer ): admirons le côté artisanal de ce meuble de 1888!

Vue sur le pédalier

 

 

 

 

 

 

Clavier à 9 touches, gamme de sol, tel qu'il devait se présenter, une fois que les tiges métalliques diverses s'accrochaient aux touches par leur crochet, au moment de jouer

 

Admirons ce crucifix au dessus du pupitre

 

 

 

 

 

Casier à partitions, pour les airs de cloches, à droite

 

 

 

 

 

 

Mécanismes en ferrailles, insérées dans le mur

Merci Jean-Louis pour ta collaboration!

 

Contre-poids, facilitant l'appui probablement difficile des touches

 

 

 
   
 

Le pédalier

 

   
L'accès aux cloches: une tour ronde, de 53 marches, avec une toiture ronde:
 
 

La toiture semble avoir été réparée plusieurs fois...

 

   
   
L'accès aux cloches Jean-Louis, fidèle gardien des cloches...    
L'accès à l'échaugette et sa tour carrée     le dessous de cette toiture carrée

Ainsi,Monsieur Georges MAURY fit encore fonctionner les cloches jusque dans les années 1990. Vers l'an 2000, quelques cloches pouvaient sonner; mais l'électrification des mécanismes d'actionnement des cloches, en 2001 ,avec création d'un petit clavier utilisable de l'intérieur de l'église, fut suivie de divers incidents, empêchant encore à l'heure actuelle de toutes les faire sonner

La grosse cloche fêlée vient d'être descendue, ce 13 Octobre 2011,en vue d'être réparée, à chaud, dans des ateliers spécialisés; nous attendons avec impatience d'entendre ses nouvelles harmoniques...

L'impact du gond sur la cloche est même visible...!!!  

 

Espérons qu'il sera possible un jour prochain de ressortir les anciennes partitions de cloches de ce patrimoine pibracais, qui ont été mises de côté, et de les jouer pour le plaisir de tous !

 

 

MUSEE CAMPANAIRE DE L'ISLE JOURDAIN

Pour en savoir plus sur les cloches de la région, vous pouvez visiter le Musée Campanaire de l'Isle Jourdain ( site internet pour en savoir plus) , (ou site "Gersicotti Gersicotta" )où vous pourrez voir des collections exceptionnelles:



"Autour de l'objet-phare du Musée - le "Carillon de la Bastille", monument historique, c'est un millier d'objets qui sont présentés : grandes cloches d'occident et d'orient, grelots, sonnailles, tambours de bronze et de bois, crécelles et simandres, claviers et carillons, bijoux et jouets sonores. "

"Le mot campanaire, d'usage ancien, du latin campana, cloche, est peu connu, car il a disparu depuis une vingtaine d'années de nos dictionnaires. L'art campanaire est donc l'art des cloches : leur fabrication, les traditions et les pratiques qui s'y rattachent, leur histoire. Mais l'approche campanaire développée au musée européen de L'Isle-Jourdain se veut encore plus large, avec un auditorium où sont présentés les sonneries de cloches de différents pays d'Europe, des concerts de carillon, des expositions temporaires thématiques, des échanges internationaux ..."


"Les Services
boutique "objets souvenirs" - visites guidées - programmes découverte pour les scolaires - visites adaptées aux non-voyants et aux malentendants."

 

L'orgue de l'église

 

 

 

Pour obtenir de nombreuses informations, vous pouvez visiter le site des "amis de l'orgue de Pibrac"

Néanmoins, ci-dessous se trouve un "Compte rendu de réception d'orgue" de "Sainte Germaine de Pibrac", faisant partie de travaux exécutés la même année (1863) par la maison Théodore PUGET Père et fils, Membre de l'Académie nationale et Manufacturière de Paris, facteurs d'orgue, 4 rue Saint Martin à Toulouse. (document BnF-Gallica )

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)Histoire de la communauté de Pibrac; l'église ; le château; par Anatole du Faur, Comte de Pibrac ( 1912)

(2) On voit encore cette ouverture murée dans la tour qui conduit au clocher

(3) Cette cloche doit être celle qui se trouve en ce moment sous la date de 1752, car il n'y a aucun nom connu à Pibrac qui puisse permettre de l'identifier avec le pays

(4) Registres paroissiaux

(5) TRENQUE Jean-Louis, Pibrac

(6) Photo JOUFFREAU Jean-Pierre et Jacqueline; et Paulin Isabelle et Claude